Dans un monde du travail en mutation permanente, la formation professionnelle joue un rôle de levier. Elle accompagne les transitions, favorise l’insertion, soutient la montée en compétences. Mais encore trop souvent, une partie de la population reste à la marge de ces opportunités : les personnes en situation de handicap.
La question n’est pas neuve, mais elle reste brûlante. Comment garantir un accès équitable à la formation pour toutes et tous ? Comment dépasser les ajustements techniques pour penser une pédagogie véritablement inclusive ? Et si le handicap devenait enfin un vecteur d’innovation pédagogique et sociale ?
1. Comprendre pour agir : repenser la notion de handicap
Le handicap ne se résume pas à une déficience médicale. Il résulte d’un décalage entre les capacités d’une personne et les contraintes de son environnement. C’est l’environnement, souvent inadapté, qui crée la situation de handicap. Cette approche, portée par l’OMS et consacrée par la loi française de 2005, invite à déplacer le regard : ce n’est pas à la personne de s’adapter à la formation, mais à la formation de s’adapter à la personne.
Par conséquent, former une personne en situation de handicap, ce n’est pas « faire avec » une limitation, c’est co-construire un environnement d’apprentissage qui permette à chacun d’exprimer son potentiel. Cela implique d’interroger les méthodes, les outils, les postures, les rythmes, les espaces… et surtout, les représentations.
ISIDOREO vous propose de vous accompagner pour gèrer le handicap et l’inclusion dans votre structure.
2. Diversité des handicaps, diversité des réponses
Tous les handicaps ne se voient pas. Certains affectent la motricité, d’autres la vision, l’audition, la cognition, la mémoire, le langage, l’attention ou encore la gestion des émotions. On distingue classiquement les handicaps moteurs, sensoriels, mentaux, psychiques, cognitifs, mais aussi les handicaps dits « invisibles », comme les douleurs chroniques ou les maladies invalidantes.
Chaque situation est unique. Ce qui fonctionne pour l’un ne fonctionnera pas pour l’autre. C’est pourquoi la clé de l’inclusion repose sur une approche individualisée, sans tomber dans l’exception permanente. Il s’agit de poser une même question à chaque étape : « De quoi cette personne a-t-elle besoin pour apprendre efficacement et avec plaisir ? »
3. Adapter sans stigmatiser : vers une pédagogie universelle
Adapter une formation à une personne en situation de handicap ne consiste pas à « alléger » les exigences, mais à diversifier les chemins d’accès aux apprentissages. L’adaptation peut concerner les supports (format accessible, version audio, vidéo sous-titrée), les modalités (présentiel, distanciel, hybride), les rythmes (fractionnement des temps, pauses, allongement), ou les évaluations (soutenance orale, mise en situation, quiz interactifs…).
Mais au-delà des adaptations ponctuelles, c’est tout l’intérêt du concept de conception universelle de l’apprentissage (CUA) qui mérite d’être souligné. Inspirée du design universel, cette approche vise à concevoir, dès le départ, des dispositifs accessibles à la diversité des profils. Une vidéo sous-titrée ne profite pas qu’aux personnes sourdes : elle bénéficie aussi aux apprenants en milieu bruyant, ou aux non-francophones. L’inclusion devient alors synonyme de qualité pédagogique.
4. Le rôle-clé du référent handicap
Depuis 2018, la désignation d’un référent handicap est obligatoire dans chaque organisme de formation. Mais au-delà de l’obligation, ce rôle s’est imposé comme stratégique. Véritable chef d’orchestre de l’inclusion, le référent handicap coordonne les adaptations, sensibilise les équipes, accompagne les apprenants et tisse les liens avec les partenaires extérieurs.
Il agit souvent dans l’ombre, mais son impact est décisif. Lorsqu’il est formé, outillé et reconnu, il devient le garant d’une inclusion pensée, pilotée et évaluée. Il peut également initier des démarches de labellisation (H+, RSE Handicap…) ou mobiliser les dispositifs de financement existants (AGEFIPH, FIPHFP, OPCO…).
5. Travailler en réseau : la force de l’ingénierie partenariale
L’accompagnement des publics en situation de handicap ne peut reposer sur un seul acteur. C’est un travail de coopération entre les organismes de formation, les entreprises, les services médico-sociaux, les référents MDPH, les financeurs, les tuteurs en entreprise, les conseillers à l’emploi.
Cette ingénierie partenariale repose sur une logique de coordination : analyser ensemble les besoins, définir un plan d’action partagé, ajuster en temps réel, évaluer collectivement. Elle permet d’éviter les ruptures de parcours, d’assurer une continuité entre la formation et l’emploi, et de proposer des solutions sur-mesure, sans isolement ni surcharge pour les structures.
6. Évaluer pour progresser : vers une inclusion mesurable
L’inclusion se mesure. Non pas pour la normer, mais pour en suivre l’impact, valoriser les avancées, et identifier les points de fragilité. Quels sont les taux de réussite des personnes en situation de handicap ? Leur taux d’insertion ? Le niveau de satisfaction ? Le nombre d’aménagements réalisés ? Ces données, croisées à des retours qualitatifs, doivent nourrir une démarche d’amélioration continue.
Des outils comme Qualiopi, les référentiels RSE, ou les bilans de parcours à froid permettent d’intégrer ces éléments dans une logique de pilotage stratégique.
7. Inclusion : obligation ou opportunité ?
Trop souvent encore, l’inclusion est perçue comme un surcoût, une complexité, voire un risque. Pourtant, les retours du terrain sont clairs : un organisme de formation qui investit dans l’inclusion gagne en qualité, en attractivité, en cohésion interne. Il s’ouvre à de nouveaux publics, à de nouveaux financements, à de nouvelles méthodes. Il se positionne comme acteur de l’innovation sociale.
Car inclure, ce n’est pas faire pour. C’est faire avec. C’est reconnaître la richesse de la diversité, et la transformer en valeur ajoutée pédagogique et humaine.
En conclusion
L’inclusion des personnes en situation de handicap dans la formation professionnelle n’est ni une mode ni une faveur. C’est un droit fondamental, un levier de cohésion sociale, un marqueur de modernité. C’est surtout un choix professionnel, stratégique et humain.
Former sans exclure, c’est possible. À condition d’y croire, de s’y préparer, et de s’y engager collectivement. ISIDOREO peut vous aider.